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Le cyclamen



 

Il était une fois une petite fleur haute comme 2 pommes, voire 1 pomme et demie, (coucou Brigitte) qui chaque année inlassablement annonçait l'automne, comme les pâquerettes annoncent le printemps. Bien sûr elles ne sont pas aussi fréquentes, ni aussi connues que les pâquerettes, elles n'envahissent pas les pelouses pour défier les tondeuses ! mais ces petits cyclamens, eux; savent résister aux premiers frimas de l'hiver la tête basse et le pétale guilleret ! Il existe environ une trentaine de variétés de cyclamens qui fleurissent de l'automne au printemps, et elles peuvent aussi  se développer à l'état sauvage comme le cyclamen de Naples, pour notre plus grand plaisir.

 




 

Les cyclamens aiment s'étaler en larges tapis roses et blancs à l'ombre des arbres, serrés les uns contre les autres. Du coup il est parfois difficile d'en isoler un pour lui tirer le portrait, alors jouer avec les tâches d'autres fleurs en arrière plan peut être une bonne option surtout lorsqu'elles arborent une belle couleur rose. Malheureusement dans mon coin préféré, les fleurs sont principalement blanches, donc un peu plus banales, ce qui donne un arrière plan moins joli.

 



 

Devant de tels tapis, on pourrait croire que chaque pied est prolifique mais en fait il ne produit qu'une fleur. Sa jeune pousse se déroule petit à petit vers le haut puis elle ouvre son bouton à la lumière de l'automne. La fleur déploie ses cinq pétales vers l'arrière, ce qui lui donne un air de papillon, le nez au vent, gracieuse, tournée vers l'hiver. Une fois la fleur fanée, la tige s'enroule à nouveau en spirale, et se replie vers le bas. Au bout de sa course, le bouton fatigué dépose ses graines sur le sol. Ne vous fiez pas à sa tige frêle et à son air délicat, les premiers froids ne lui font pas peur.

 



 

D'année en année, les tapis s'élargissent grâce à une association entre les fleurs et les fourmis comme la nature sait si bien les faire. En effet, une fois les graines déposées au sol des fourmis les récupèrent et les emmènent dans leur fourmilière. Elles en sèment certaines en route, d'autres profitent de ce cocon de terre, à l'abri au creux de la fourmilière pour prendre vie dès le printemps avant de fleurir à l'automne suivant.

 



 

L'avantage des fleurs en sous-bois c'est qu'on peut profiter des touches de lumières dans les arrières plans, j'ai failli dire dans les arbres mais quand on a déjà le boitier posé au sol difficile de capter la lumière dans les arbres... en gardant la fleur en point de mire. Autre avantage, notre petit cyclamen aimant l'automne on peut intégrer des couleurs chaudes à la photo avec les feuilles mortes tombées au sol. On en a plein sous la main ! Pour peu qu'on y associe une douce lumière matinale ou un coucher de soleil à fin de journée, le résultat devient très sympathique

 




 

Pour ma part, j'utilise des feuilles pas trop sèches et donc encore jaunes ou orangées selon les essences d'arbres des alentours, comme 1er plan intermédiaire entre le boitier et la fleur. Il floute le bas et permet d'une part d'apporter de la douceur à l'image et d'autre part d'effacer les herbes et autres éléments disgracieux du bas de la photo, car rappelons-le mon boitier est posé au sol pour être au niveau de la fleur, il y a donc tout un tas d'éléments qui apparaissent sur l'écran dont on se passerait bien.

 



 

Si vous êtes un adepte des salades avec des plantes sauvages, abstenez-vous d'y ajouter du cyclamen. Il contient de la  cyclamine, une substance aux propriétés proches du curare, concentrée en grande partie au niveau de son tubercule. Le suc de la plante a même été utilisé il y a quelques siècles pour empoisonner des pointes de flèches...  (la cyclamine, en injection sous cutanée, peut provoquer une paralysie musculaire). La laitue c'est bien plus sûr !

 



 

Dans le langage des fleurs, le cyclamen symbolise un attachement fort et impérissable… c'est vraiment une belle petite fleur ! c'est peut-être pour ça qu'elle est si attachante. Avec un peu de chance vous en avez peut-être à moins d'un kilomètre de chez vous...

 


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Commentaires: 6
  • #1

    Cécile (dimanche, 01 novembre 2020 20:41)

    C'est toujours un régal
    Merci MONIQUE

  • #2

    Vfailly (dimanche, 01 novembre 2020 21:04)

    Momo, quelle poésie dans tes images et ton texte! Un bel hommage au cyclamen!

  • #3

    Paradisalia (lundi, 02 novembre 2020 04:46)

    Quelle poésie ! Superbe article ! Merci...

  • #4

    Brigitte (mardi, 03 novembre 2020 22:45)

    Coucou Monique ;)

    c'est magnifique tout ça, plein de poésie et d'humour. Je peux ajouter que d'une année sur l'autre, les cyclamens peuvent changer de couleur. L'an dernier chez moi ils étaient roses, et cette année blancs.

  • #5

    Brigitte, la même (mardi, 03 novembre 2020 22:46)

    Bien vu le profil à contre-jour du lutin au nez et aux oreilles pointues !

  • #6

    Jean louis R (mercredi, 04 novembre 2020 08:39)

    Simplement Merci !