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Martin le pêcheur

Martin le pêcheur

 

Le martin pêcheur est une tite boule de plume d'environ 30 grammes et pleine d'énergie. A chacune de ses apparitions il déclenche une émotion toute particulière, chez les photographes, et provoque les crépitements des boitiers.

 

Un de mes meilleurs souvenirs de martin, et un des premiers, date un peu. En ce temps-là j'avais un D90, et je trainais souvent dans un affut que Stéphane et François avaient eu la bonne idée de monter au bord d'une gravière de Garonne. Nous y avons vu des familles de martin, Monsieur, Madame et leurs petits affamés. Un bonheur de photographe.

Un beau matin, toujours pressé, martin passe et repasse devant l'affut, ventre à terre, enfin à l'eau, comme chaque matin il arpente ton territoire bruyamment pour déloger les intrus qui oseraient y poser le bout d'une griffe, une flèche bleue susceptible. Un peu plus tard, sans doute rassuré il vient se percher sur une des branches de saule qui poussaient devant l'affut. Il pêche, repêche de tout petits poissons, les assomme sur la branche et les engloutit. C'est qu'il en dépense de l'énergie monsieur Martin. C'est un beau spectacle le martin à la pêche, un éclair coloré qui fend l'eau et manque rarement sa cible. On ne s'en lasse pas

 

Après quelques pêches, repu, il se détend un peu. Il fait un brin de toilette et se tasse sur son perchoir pour digérer, puis se retranche au bout de la branche et se cache dans les feuilles du saule pour faire une tite sieste.

Je l'ai regardé dormir tendrement, en veillant à ne pas faire de bruit pour ne pas le réveiller, en le regardant respirer, bouger un peu dans son sommeil. De temps en temps il avait un petit sursaut, cette sorte de hoquet s'il semble avoir de temps en temps. Je ne sais pas le temps que sa sieste a duré, mais c'était un beau moment d'émotion de voir cette petite boule de plume dormir là, tranquille comme si je n'avais pas existé. Finalement, il a relevé la tête, est sorti des feuilles de saules, s'est ébroué et a repris sa route. La fusée s'était rallumée. Pourtant, l'espace d'un instant, le temps s'était arrêté. Ce jour-là je suis ressortie de l'affut le cœur plus léger que d'habitude et l'émotion de ce moment est toujours présente.

 

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